La gestion de la douleur par l’Eutonie Gerda Alexander.
Matthieu Widart et Agnès Fosselard
Selon la définition officielle de l’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP), "la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes". Elle est donc subjective.
Elle peut être de différentes sortes (musculaire, articulaire, nerveuse,…) et d’intensité variable, allant de la gêne à « la sensation d’envahissement », la personne étant alors comme « emprisonnée » dans une zone en difficulté.
Lorsqu’elle est présente, la douleur peut affecter le système neurovégétatif autonome et par là entraver la respiration, la circulation et toutes les autres fonctions automatiques de l’organisme. L’unité fonctionnelle est alors rompue.
La douleur peut cependant comprendre un aspect positif dans la fonction d’avertissement qu’elle envoie à la personne qui y est sujette, la sensation désagréable étant la preuve de l’existence d’un dysfonctionnement dans le corps de la personne. L’aspect somatique de la douleur doit aussi être considéré.
Reconnaître une douleur, l’accepter, l’identifier, localiser son lieu d’origine, distinguer de quel tissu organique elle provient, permet à la personne d’apprivoiser, d’intégrer cette sensation pénible et éventuellement de s’en libérer.
Par des moyens simples et concrets, l’eutonie multiplie le champ d’exploration et permet à la personne d’appréhender les zones douloureuses. La pratique de cette méthode, met aussi parfois en évidence des sensations douloureuses qui étaient jusque-là inconnues ou refoulées. Au travers de ces désagréments, il est possible de travailler sur des dystonies. Il convient cependant de toujours rester dans une attitude bienveillante vis-à-vis de soi et de son vécu, les résistances au changement devant être accueillies avec un grand respect.
L’eutonie G A, grâce à ses principes et ses outils, offre des moyens de prévention et de traitement thérapeutique contre la douleur. Elle tâche aussi de permettre à la personne de recouvrer sa globalité corporelle et ce, même si la douleur ne peut être totalement supprimée.
Le principe de « contact conscient », permet à la personne d’ouvrir sa conscience au-delà de la limite visible de son propre corps et à ne pas mettre toute son attention dans la sensation désagréable. Cela permet généralement de diminuer voire de supprimer la sensation désagréable et d’apporter une régulation tonique.
Dans ce type de recherche, l’attention portée à la globalité du corps et pas seulement à la région affectée est également d’un grand secours.
Le « toucher conscient » constitue également un bon moyen pour diminuer ou éliminer la douleur. Il est utilisé pour donner à la douleur et à sa manifestation une « place », une « écoute bienveillante ». Cette dernière s’effectue par un toucher neutre c'est-à-dire ne cherchant pas à modifier la situation mais à accueillir celle-ci. Cette attitude peut permettre de se libérer de la douleur. Le toucher s’effectue seul ou, en situation de traitement.